Fiche NAC : La souris

La souris domestique (Mus musculus) est la commensale de l’être humain depuis qu’il a découvert l’agriculture et s’est sédentarisé, lui offrant une abondance de nourriture dans les greniers à céréales. 

Elle a gagné toute l’Europe, toute l’Asie et une partie de l’Afrique, à partir de sa terre d’origine, le Proche-Orient, en suivant les divers mouvements humains de conquêtes et de colonisation.

Longévité : 

Environ deux ans

Longueur du corps : 

5 à 10 cm de long, autant pour la queue.

Poids :

20 à 70 grammes en fonction du sexe

Alimentation :

Omnivore à tendance granivore

Caractéristiques Physiques

Longueur du corps : de 5 à 10 cm de long, autant pour la queue.

Poids : 20 à 70 grammes en fonction de son sexe (les mâles sont plus imposants que les femelles) et de son type (les connaisseurs opposent les « types shows », souris sélectionnées pour les expositions, bien plus massives, aux « types fancy », souris ne faisant pas l’objet de sélection morphologique particulière, plus fines et légères).

 

Variété et couleurs :

Les souris de compagnie se déclinent à l’heure actuelle en une infinité de variétés de formes (« show » et « fancy »), de pelages (court, angora, rex, satin,… et même souris nues) et de couleurs (albinos, unies du noir au crème en passant pas toutes les nuances de gris et de fauve, bicolores, tricolores, bringées, siamoises…).

Savoir distinguer les sexes :

La souris est mature sexuellement relativement tôt : à l’âge de 1 mois et demi. La femelle est en chaleur pendant une demi journée tous les 3 à 5 jours, tout au long de l’année.

Pour distinguer les jeunes mâles des jeunes femelles, il faut regarder l’écart qu’il y a entre le sexe (orifice urogénital) et l’anus. Chez le mâle, cet écart est relativement important alors que chez la femelle, l’orifice urogénital et l’anus sont très proches. A l’âge adulte, les mâles possèdent des testicules très développés, ce qui rend le sexage très facile.

 

Espérance de vie : 

La souris est l’un des rongeurs de compagnie dont l’espérance de vie est la plus brève, malheureusement : de un an et demi à trois ans.

Seul ou à plusieurs ?

La souris est très sociable mais aussi très sectaire : si elle vit naturellement en groupe, tout membre extérieur à la communauté se voit impitoyablement chassé. Les femelles sont plus tolérantes que les mâles : aux termes de présentations menées dans les règles de l’art, elles s’entendent généralement très bien. Les mâles peuvent se battre violemment, et on déconseille généralement leur cohabitation. La castration peut aider éventuellement, mais elle n’est pas dénuée de risques sur de si petits animaux.

 

L’habitat principal :

Pour loger vos souris (groupe de femelles ou mâle seul), vous pouvez opter pour la cage grillagée, qui offre une bonne ventilation mais présente un risque d’évasion si les barreaux sont espacés de plus de 7 mm, ou pour l’aquarium ou la cage en plexiglas, moins bien ventilés mais plus sûrs si vous hébergez des poids plumes. Les dimensions conseillées sont de 80*50*40 cm minimum. La cage sera placée sur un meuble, dans un endroit clair mais pas trop lumineux, car ces animaux nocturnes apprécient la pénombre. Il faudra bien entendu veiller à ne pas l’exposer aux courants d’air ou à des températures excessives : les petits corps se refroidissent vite, mais ils sont aussi sensibles aux coups de chaleur dès que le thermomètre grimpe au-dessus de 30 degrés.

 

La litière à privilégier:

Le choix de la litière est primordial, car l’urine de la souris sent plutôt fort. Les litières végétales telles que la litière de chanvre ou de lin offrent de bonnes conditions de confort et d’absorption de l’humidité. Toute litière parfumée est à bannir à tout prix, les souris ayant des voies respiratoires hyper sensibles. Offrez à vos souris une bonne épaisseur de litière : même si elles ne creusent pas autant que les hamsters ou les gerbilles, elles apprécient de pouvoir s’adonner à cette activité occasionnellement. L’odeur dégagée par l’habitat des souris peut vous inciter à de très fréquents renouvellements de la litière, mais en réalité, cette stratégie risque d’avoir l’effet inverse à celui escompté : des souris dont on bouleverse trop souvent les repères olfactifs ont tendance à compenser par davantage de marquages urinaires, et, partant, à sentir de plus en plus fort. Un bon compromis consiste à nettoyer quotidiennement les « coins toilettes » choisis par les souris (elles élisent généralement deux ou trois coins de l’habitat pour y faire leurs besoins), et à procéder à un ménage plus approfondi (nettoyage des accessoires et renouvellement de la litière) deux fois par semaine, pas davantage. Pour l’entretien de l’habitat, utilisez un produit nettoyant naturel, vinaigre blanc ou jus de citron, plus doux pour l’environnement et pour vos petites protégées.

 

Accessoires :

Pour meubler l’habitat de vos souris, voici quelques basiques indispensables :

– Pour boire : un abreuvoir-biberon ou une petite écuelle en céramique ou en métal. Souvent, c’est la personnalité des souris hébergées qui définit quel matériel privilégier : l’écuelle incite les souris à boire davantage et est plus facile à nettoyer ; mais certaines petites coquines auront tôt fait de salir l’eau, voire de remplir entièrement l’écuelle de litière, si vous ne choisissez pas son emplacement avec soin.

– Pour la distribution de nourriture fraîche : une écuelle en céramique ou en métal. Les aliments secs seront de préférence éparpillés dans l’habitat afin d’offrir de l’occupation aux animaux.

– Pour se ménager des nids et des cachettes : maisonnettes ou rondins évidés en bois, petits pots de fleurs en terre cuite posés sur le côté et calés dans la litière… Et suffisamment de matériau de nid : rouleaux de cartons, bandelettes de papier-mouchoir ou de sopalin, foin, etc.

– Pour faire de l’exercice : la roue est indispensable. Vous éviterez les accidents et les lumbagos à vos souris en la choisissant pleine, et d’un diamètre d’au moins 25 cm. Les souris apprécient aussi beaucoup les cordelettes en sisal tendues dans la cage, les plates-formes, les échelles, les petites rondins de bois, les tuiles, les galets… Veillez à la sécurité de vos acrobates : pas d’objets contondants, et rien qui risque de tomber sur les souris.

Sorties surveillées ?

Avec ces animaux vraiment minuscules, la question des sorties est assez épineuse : se promener sur le sol d’une pièce aux dimensions humaines peut s’avérer absolument effrayant pour une souris, et les risques d’accident et d’évasion sont très élevés…avec des conséquences tragiques pour vos petites amies. Voici quelques alternatives pour permettre à vos souris de changer d’air et satisfaire leur besoin d’exploration : vous pouvez installer un parc de sortie et de découvertes, aux accessoires fréquemment renouvelés, sur une table, un canapé, un lit ; vous pouvez aménager à cet effet une très grande caisse de rangement en plastique ; vous pouvez aussi délimiter un espace au sol avec des grilles d’enclos pour très petit rongeur. Bien entendu, de telles sorties n’auront lieu que sous votre étroite surveillance. Enfin, vos vêtements et vous-même représentez un immense terrain de jeu et d’aventures pour une souris : laissez-la se lancer à la conquête de vos manches, poches, capuches et cols roulés… avec précaution : il ne s’agirait pas d’oublier sa présence !

Une alimentation adaptée

Alimentation de base :

La souris est un rongeur omnivore à tendance granivore. Son alimentation principale doit comporter environ 15 % de protéines pour 5 % de matières grasses. Il vaut mieux pécher par défaut que par excès : des taux un peu trop faibles seront aisément compensés par l’apport de nourriture fraîche et de friandises ; des taux trop élevés, en revanche, fatigueront les reins de vos souris et les feront grossir. Vous pouvez opter pour des granulés ou « bouchons » (de petits cylindres de nourriture compressée) ou pour des mélanges de graines (des recettes équilibrées sont disponibles sur Internet). Les mélanges ont l’inconvénient d’inciter les souris à trier, donc à déséquilibrer leur alimentation, mais ils constituent une nourriture plus stimulante et intéressante pour les souris.

Nourriture fraîche :

Vous compléterez cet aliment de base par un peu de nourriture fraîche quotidiennement : fruits et légumes principalement, en très petites quantités. Vous pouvez ajouter des aliments riches en protéines et en graisses si leur mélange de base ne présente pas des taux très élevés : un peu de fromage, de yaourt, d’œuf dur… les graines oléagineuses (noix et noisettes) représentent des friandises très appréciées. Ces aliments très riches sont à distribuer avec beaucoup de parcimonie, en alternance, et à ne pas donner tous les jours !

Les souris apprécient d’avoir à disposition une petite poignée de foin frais : elles s’amusent pendant des heures à construire des nids incroyablement sophistiqués. Au passage, elles grignoteront quelques brins, un apport de fibres bénéfique à leur transit.

En revanche, évitez tout aliment trop gras, salé, sucré ou épicé (tels que vos propres restes), ainsi que les substances excitantes (thé, café, chocolat, alcool, stimulants divers). La majorité des plantes d’appartement sont très toxiques : ne laissez pas vos souris les grignoter, une infime quantité peut être fatale à un si petit organisme.

Problèmes de santé fréquents

Les pathologies de la peau :

– La pododermatite : c’est une infection du dessous des pattes le plus souvent liée à une mauvaise hygiène de la cage, à un mauvais revêtement du sol (fond de cage en grillage) ou encore à des carences nutritionnelles. Il convient donc de revoir les conditions de maintenance des animaux (hygiène correcte et fond de cage tapissé d’une litière adaptée comme nous l’avons expliqué précédemment) et de consulter un vétérinaire pour traiter la sur-infection des pattes.

– Les abcès : ce sont des amas de pus sous la peau, consécutifs à l’infection d’une plaie causée par une morsure par exemple. Ils siègent souvent sur le flanc, la tête ou la région périgénitale. Si l’abcès perce seul, désinfectez la plaie jusqu’à cicatrisation. Sinon voyez votre vétérinaire qui prescrira des antibiotiques.

– La teigne : c’est une maladie due à un champignon et transmissible à l’homme (zoonose). Elle se manifeste par des lésions circulaires dépilées. Il convient dans un premier temps d’isoler les animaux malades des autres car la teigne est extrêmement contagieuse. Ensuite, consultez votre vétérinaire qui vous prescrira un traitement antifongique. Peut-être devrez-vous traiter les autres animaux même s’ils ne sont pas encore atteints. Il en va de même pour la cage et tous les accessoires. Lavez-vous les mains après chaque manipulation des animaux à l’aide d’un savon antifongique pour éviter de vous contaminer. Limitez aussi les manipulations au strict minimum le temps de la maladie pour limiter sa propagation.

 

Les parasites externes :

Ce sont les poux, les mallophages, les acariens ou encore les puces. Ils provoquent des démangeaisons intenses, une agitation, on peut même observer des lésions dues au grattage. N’appliquez pas n’importe quel antiparasitaire sur votre souris, certains sont toxiques voir mortels pour elles, consultez votre vétérinaire.

 

Problèmes digestifs :

Diarrhées : elles peuvent être provoquées par un mauvais régime alimentaire (trop de légumes par exemple), par des bactéries (salmonellose), par des parasites internes (coccidiose, infestation par les ascaris) ou encore par des virus. Compte tenu de la taille réduite des souris, la déshydratation due à la perte d’eau qu’occasionne la diarrhée peut être extrêmement rapide et entraîner la mort. Il convient donc de consulter rapidement un vétérinaire devant un cas de diarrhée aigüe abondante accompagnée d’abattement et d’une perte d’appétit.

 

Problèmes oculaires :

Conjonctivites infectieuses : elle sont causées par des bactéries et doivent être traitées par un vétérinaire à l’aide d’un collyre antibiotique.

 

Problèmes respiratoires :

Les infections respiratoires sont le plus souvent causées par le stress, l’exposition aux courants d’air et les variations de température. Les symptômes comportent un écoulement nasal, d’abord clair puis purulent, une respiration difficile et bruyante, des éternuements et un larmoiement. Non traitée, l’infection peut s’étendre aux poumons et occasionner une pneumonie souvent fatale, ou encore s’étendre à l’oreille interne et occasionner une otite et un syndrôme vestibulaire. Le pronostic est alors réservé. En cas de troubles respiratoires, il convient donc de consulter rapidement son vétérinaire pour éviter toute propagation de l’infection.

 

Problèmes neurologiques infectieux :

Les méningites virales et les méningites à méningocoques :

Les symptômes comprennent une fièvre élevée, des convulsions et une incoordination motrice (mouvement incontrôlés et désordonnés des pattes et mouvements oculaires rapides et saccadés). Le pronostic est relativement défavorable, il convient le plus souvent d’envisager l’euthanasie avec votre vétérinaire.

Ce qu’il faut savoir avant d’adopter

Relations avec l’homme :

La souris est petite mais elle est néanmoins très intelligente. Par contre c’est un petit animal discret le jour et qui s’activera plutôt au crépuscule et la nuit.

Avec de la patience on peut néanmoins l’apprivoiser sans grande difficulté. Elle viendra alors prendre une graine dans votre main pour se sauver et aller la manger dans son nid. Elle pointera son petit nez pointu dès qu’elle entendra que vous touchez au paquet de graines. Si elle est bien en confiance la souris acceptera de se laisser manipuler et elle aimera se promener sur vous, le long de vos bras, sur votre épaule et ira se cacher dans votre poche de chemise au moindre bruit suspect !

Après ces séances de manipulation elle fera une toilette minutieuse de toute sa fourrure. La souris est très propre et se nettoie souvent et longuement. Elle utilise ses deux petites pattes avant pour se laver le derrière des deux oreilles et frotter toute sa fourrure. Elle nettoie aussi son museau et ses moustaches avec application. Observez là elle est très intéressante à regarder et vous apprendrez ainsi à mieux la connaître.

 

Spécificités de l’espèce :

les souris sont d’adorables petites acrobates aussi mignonnes que fûtées, et hyperattachantes. Nocturnes à l’état sauvage, elles se calquent sur notre rythme de vie diurne pour mieux profiter de notre présence. La souris retient vite les horaires de ses propriétaires, et pointe le bout de son museau dès qu’il rentre à la maison en fin de journée. Elles n’aiment rien tant que partir à la découverte d’une manche ou d’une poche de son humain… et ce d’autant plus volontiers que vous y oublierez volontairement quelques miettes à son intention ! Toutefois, l’adoption d’une souris doit être un acte mûrement réfléchi. Certes, elles coûtent très peu cher à nourrir et ne nécessitent pas un habitat trop spacieux…mais leur grande sensibilité pathologique peut conduire à des frais vétérinaires parfois très élevés.

En outre, malgré vos soins les plus attentifs, l’espérance de vie de la souris est l’une des plus réduites parmi les rongeurs de compagnie : environ deux ans. Cela peut représenter un atout si vous ne souhaitez pas vous engager sur du très long terme, mais la mort d’une souris est d’autant plus douloureuse qu’on développe avec elle un lien très fort.

Enfin, nous l’avons déjà évoqué : les souris dégagent une odeur bien particulière qui peut en rebuter plus d’un, et leur simple vue peut déclencher des réactions de peur et de rejet spectaculaires chez les personnes phobiques. Ces éléments doivent être considérés et réfléchis en concertation avec tous les membres de la famille, afin que l’arrivée des souris soit une joie pour tous, et que la belle adoption ne se transforme pas en sordide abandon.

 

Budget :

Le budget d’équipement varie en fonction du type d’habitat mais un équipement basique (cage, accessoires) peut se trouver autour de 50 euros.

Le budget mensuel en alimentation et en litière est relativement modeste, vous pouvez compter une quinzaine d’euros pour 2 souris. Néanmoins les souris restent des petits rongeurs fragiles, il faut donc compter une bonne cagnotte en vue des consultations vétérinaires.

Le saviez vous ?

  • La souris entend des ultrasons complètement inaudibles à l’oreille humaine, et en émet pour communiquer. Alors que nous percevons uniquement les fréquences allant jusqu’à 20 000 hertz, la souris peut descendre jusqu’à 100 000 hertz. Ainsi, bien souvent, vous croyez vos souris silencieuses alors qu’elles se chuchotent des secrets sous votre nez.
  • La souris possède un métabolisme hyper rapide : son cœur bat en moyenne 600 fois par minute, elle effectue environ 200 mouvements respiratoires dans le même laps de temps. Sa température corporelle oscille entre 38,6 et 39,3 degrés. C’est pourquoi elle a besoin d’absorber tant de nourriture comparativement à sa petite taille.
  • La souris dispose de tout un arsenal de funambule : sa queue lui sert de balancier et de cinquième patte pour jouer les acrobates ; mais surtout, la structure très particulière de son oreille interne (dotée de trois circonvolutions, alors que nous n’en avons qu’une…) lui confère un sens de l’équilibre hors pair.
  • La souris utilise beaucoup les phéromones, des messages chimiques sous forme d’odeurs qu’elle seule perçoit, qu’elle produit à l’aide de différentes glandes corporelles. Par exemple, elle possède des glandes sous les pieds, dont elle se sert pour marquer de son odeur les lieux importants pour elle, ou ses réserves de nourriture. Les phéromones jouent aussi un rôle très important dans la reproduction : à l’arrivée d’un mâle à proximité d’un groupe de femelles, de subtils échanges chimiques permettent à toutes les femelles de la troupe de synchroniser leurs chaleurs en quelques heures, optimisant les chances de reproduction.

Sites de références :

www.diebrain.de (en allemand)