Fiche NAC : Le cochon d’inde (ou cobaye)
Famille des caviidés, ordre des rongeurs, sous ordre des caviomorphes
Le cochon d’Inde a été domestiqué à l’époque précolombienne. Initialement élevé pour sa chair, il est progressivement entré dans les foyers comme animal de compagnie.
Actuellement, il est toujours élevé traditionnellement dans les Andes pour sa chair, en particulier en Equateur, au Pérou et en Bolivie.
Longévité :
Le cobaye vit de 4 à 8 ans
Longueur du corps :
De 20 à 35 cm
Poids :
De 700 à 1500 g
Alimentation :
herbivore strict
Caractéristiques Physiques
Longueur du corps : de 20 à 35 cm
Poids : de 700 à 1500 g
Ses oreilles sont rondes et dépourvues de poils. Il ne possède pas de queue.
Son corps est massif, ses pattes sont relativement courtes. Les membres antérieurs ont quatre doigts alors que les postérieurs n’en ont que trois. Ils se terminent tous par des griffes acérées. La tête est située dans le prolongement du corps, sans cou visible. Ses vibrisses (moustaches) sont de taille moyenne et lui servent à s’orienter dans l’obscurité.
Ses yeux couvrent un champ de 340° pour voir arriver les prédateurs.
Variétés et couleurs :
Il existe une multitude de variétés de cochons d’Inde dont on distingue facilement ceux à poils durs ou courts de ceux à poils longs. Il peut être à rosettes, péruvien, rex, texel, … Il y a également une multitude de couleur de pelage comme hollandais, écaille de tortue, lilas, havane ou encore gold.
Les yeux peuvent être noirs, rouges, rubis ou avec des reflets rouges selon la couleur de la robe.
Savoir distinguer les sexes :
Contrairement à de nombreux rongeurs, la distance entre l’ appareil uro génital et anal n’est pas fiable pour déterminer le sexe d’un cochon d’inde. C’est l’aspect de l’appareil génital qui permet de distinguer les mâles des femelles et ce dès leur plus jeune âge.
Le sexe de la femelle a une forme de « y » alors que celui du mâle ressemble à un « i ».
Il est très important de distinguer les sexes rapidement car ils sont matures sexuellement entre 1 mois et demi (mâles) et 2 mois (femelles).
Espérance de vie :
Le cobaye vit de 4 à 8 ans.
Seul ou à plusieurs ?
A l’état sauvage, le cochon d’Inde vit en petits groupes de 5 à 10 individus, la plupart du temps un mâle et ses femelles. A la maison, il est fortement conseillé de ne pas avoir un cochon d’Inde seul puisque ce petit animal est grégaire. Il faut opter pour deux individus de même sexe ou pour un couple mâle-femelle dont le mâle est castré. Il est très difficile de prévoir l’entente des futurs compagnons, toutefois les couples mâle-femelle sont généralement les plus stables et les plus faciles à mettre en place alors que les couples de mâles sont les plus fragiles et les plus difficiles à former.
Avant de tenter une intégration d’un nouveau cochon d’Inde, n’oubliez pas de prévoir une quarantaine et une cage de secours si la cohabitation ne se passe pas bien !
Contrairement aux idées reçues, il est fortement déconseillé de faire cohabiter un cochon d’Inde avec un lapin. Le lapin, généralement plus grand que le cochon d’Inde, peut le blesser sans le vouloir. De plus, ils ne communiquent pas de la même manière et ne peuvent donc pas se comprendre. Enfin, l’un et l’autre sont porteurs sains d’une bactérie pathogène pour l’autre.
L’habitat et ses accessoires :
Si on opte pour une cage, celle-ci doit faire au minimum 1 mètre de long pour un individu et 1m20 pour deux individus. Il faut ensuite ajouter 800 cm² par animal supplémentaire. Il est très compliqué de trouver des cages de plus d’1m20 dans le commerce. Pour avoir un groupe de plus de 2 cochons d’Inde, il faut alors opter pour un enclos ou une cavi-cage.
L’habitat doit contenir un râtelier à foin (le foin posé à même le sol est souvent écrasé par les animaux et souillé par l’urine et les crottes, il est alors boudé et il faut le changer plus souvent !), une gamelle pour les légumes et les extrudés et une gamelle pour l’eau. Même si elle est un peu plus contraignante que le biberon, la gamelle est à privilégier. En effet, elle respecte la position physiologique de prise de boisson, au contraire du biberon.
Un cochon d’Inde ne fait pas de roue, il ne faut donc pas en installer dans la cage, cela pourrait entraîner de graves problèmes de dos pour votre petit compagnon. Par contre, il appréciera le confort d’une maison en bois ou en carton dans laquelle il se sentira à l’abri. Si votre compagnon est très peureux, optez plutôt pour un pont en rondins de bois, sous lequel il pourra se cacher mais sans être complètement isolé. Vous pouvez aussi lui installer un dodo, par exemple un hamac (attention à le mettre assez près du sol pour éviter les chutes dangereuses) ou un coussin doux.
L’emplacement de l’habitat :
L’habitat de votre petit compagnon doit être placé dans une pièce de vie (salon par exemple). En effet, les cochons d’Inde apprécient le fait d’être entouré, ils réagissent à votre comportement. L’habitat doit être à l’abri de tout courant d’air et ne doit pas être près d’une source de chaleur.
La litière à privilégier :
La litière peut être composée de granulés de bois, de chanvre ou de lin… Les copeaux de résineux sont à proscrire car ils sont dangereux pour le cobaye. Les phénols qu’ils dégagent au contact de l’urine sont dangereux pour les voies respiratoires et le foie de tous les animaux.
Les litières minérales et agglomérantes, parfumées ou non, ne doivent pas être utilisées car elles sont très irritantes pour les cochons d’Inde et risquent de provoquer une occlusion en cas d’ingestion.
Les sorties surveillées :
Un cobaye doit pouvoir se dégourdir les pattes dans un espace plus grand que son habitat au moins une heure par jour (à moins qu’il vive dans un grand enclos). Cet espace devra être sécurisé (fils électriques protégés par des gaines, plantes vertes inaccessibles, aucun aliment non autorisé à portée de dents, cuvette des toilettes fermée, pas de rique de chute, …) Si vous n’avez pas d’enclos pour délimiter son espace, pensez à installer des cache prises pour celles qui se trouvent proches du sol, protégez vos fils électriques avec des gaines (en vente dans les magasins de bricolage, rendez vos plantes inaccessibles, ne laissez aucun aliment non autorisé à portée de dent, assurez vous qu’il n’y a pas de risque de chute, …). Ne laissez jamais votre cochon d’Inde sans surveillance si son terrain n’est pas bien délimité. Pensez à installer des serviettes sur le sol ou prévoyez de passer la serpillère après la sortie afin de nettoyer urines et crottes.
Pendant les sorties, essayez de proposer divers jeux à votre cobaye. Il appréciera les ponts ou les tunnels pour se cacher ou pour faire de folles courses ! Les maisons avec plateforme sont pratiques car vous pouvez mettre du foin sur le toit, votre cochon d’Inde devra alors sauter ou se dresser sur ses deux pattes pour l’attraper.
Les sorties peuvent également se faire en extérieur lorsque le temps le permet (ni trop chaud, ni trop froid et pas de pluie), toujours dans un espace sécurisé et sous surveillance. Le cochon d’Inde pourra alors en profiter pour se régaler de l’herbe du jardin.
Une alimentation adaptée
Le foin :
Le cochon d’Inde est un herbivore strict. Le foin est donc la base de son alimentation, il doit en avoir à volonté, à tout moment du jour ou de la nuit. Le foin est nécessaire au bon fonctionnement du transit du cobaye et permet également une bonne usure des dents grâce à la silice qu’il contient . S’il ne mange pas suffisamment de foin, le cobaye risque de développer une malocclusion. Le foin satisfait, par ailleurs,son besoin de ronger toute la journée.
Il faut privilégier un foin bien vert, dégageant une bonne odeur, présentant de longs brins et non poussiéreux. Il peut contenir des plantes variées en plus des graminées (pissenlit, menthe, …) mais ces plantes ne doivent pas être toxiques pour le cochon d’Inde. Le foin de Crau est souvent recommandé, sauf pour les cobayes ayant des soucis urinaires car il est riche en calcium et ceux qui trient beaucoup (pour ces derniers, préférez un foin composé d’une seule graminée, dactyle, phléole, …).
Les légumes et fruits frais :
L’introduction de la verdure dans l’alimentation doit toujours être faite très progressivement, en commençant par de petites quantités (un morceau de feuille, une rondelle, …) et en augmentant petit à petit. Au moindre signe de trouble digestif au cours de l’introduction, réduire les doses de verdure ou, s’il y a diarrhée, ne donnez que du foin et de l’eau en attendant de consulter un vétérinaire. Chaque nouvel aliment doit être introduit progressivement.
Un cochon d’Inde doit recevoir au minimum 4 légumes différents par jour répartis sur deux repas. Il est important de proposer en priorité des légumes à feuillage vert (céleri branche, basilic, feuilles de radis, mâche, salade, …) ou des poivrons rouges, riches en vitamine C. On peut également donner des plantes sauvages (vérifier leur toxicité bien entendu).
Les autres légumes, à bulbe ou racines (carotte, choux, panais, topinambour…) et les légumes riches en calcium (chou vert, frisé ou chinois, pissenlit, endive…) sont à donner en petites quantités.
Il faut penser à sortir les aliments du frigo un peu avant le repas pour qu’ils soient à température ambiante ou bien les réchauffer en les passant quelques minutes dans de l’eau tiède (le froid favorise les problèmes intestinaux).
Les fruits sont beaucoup plus sucrés que les légumes, ils doivent donc être donnés moins souvent : une à deux fois par semaine.
Certains légumes ne sont à donner sous aucun prétexte ! Vous trouverez une liste complète sur le site Cobaye Aventure.
L’eau
Il faut porter une attention particulière à l’eau de boisson de votre cochon d’Inde. Il doit toujours en avoir à disposition et elle doit être propre et renouvelée chaque jour. Son contenant doit être lavé régulièrement. La teneur en calcium de l’eau donnée doit être inférieure à 10 mg/L. En effet, trop de calcium pour le cochon d’Inde peut favoriser des problèmes urinaires et rénaux. Vous pouvez vous renseigner sur la teneur en calcium de l’eau de votre région auprès de votre mairie ou de l’organisme qui assure la distribution de l’eau. Si l’eau du robinet est trop riche en calcium, il faut opter pour une eau minérale faiblement dosée en calcium.
Les extrudés :
Ils ne sont pas obligatoires si vous optez pour une alimentation naturelle (à base de foin, herbe et légumes) suffisamment variée. Vous trouverez dans le commerce des aliments complets spécialement conçus pour les cochons d’Inde. Les mélanges de graines sont à proscrire, ils ne sont pas adaptés au cochon d’Inde qui est un herbivore strict. Privilégiez les granulés ou extrudés. Les granulés doivent être considérés comme un complément de l’alimentation pour le cochon d’Inde et non comme un repas. Il ne doit pas en avoir toute la journée à disposition car sinon il risque de bouder son foin.
Pour choisir de bons granulés ou extrudés, il faut vérifier qu’ils sont principalement formulés à base de foin ou de luzerne.
Les friandises :
Les friandises vendues dans le commerce sont généralement trop grasses, trop sucrées et fabriquées à partir de céréales, elles ne sont donc pas adaptées aux cochons d’Inde.
Pour faire plaisir à son cobaye, le mieux est de lui donner un petit morceau de fruit frais, un morceau d’un légume qu’il affectionne, des fruits ou légumes séchés ou encore des herbes fraiches ou séchées. Les friandises ne sont à donner qu’en petite quantité et occasionnellement lorsqu’elles sont sucrées ou riches.
A bannir :
Certains aliments ne doivent pas être donnés au cochon d’inde. C’est le cas du pain, qu’il soit dur ou pas (il peut causer de graves problèmes digestifs et ne contribue pas à la bonne usure des dents), du chocolat, des biscuits, …
Problèmes de santé fréquents
Le cochon d’Inde ne synthétise pas la vitamine C, il faut donc lui en donner en complément. Il peut être intéressant de donner la vitamine à la pipette afin d’habituer votre cochon d’Inde en cas de traitements ou de gavages dans le futur. Choisissez de la vitamine C pure et non un mélange de plusieurs vitamines. Elle ne doit pas être donnée dans l’eau de boisson car elle se dégrade rapidement à la lumière. Il existe également des comprimés « friandises » enrichis en vitamine C.
Tous les jours, il faut veiller au bon transit du cobaye en vérifiant que ses crottes sont nombreuses et de forme régulière. Ce contrôle quotidien doit vous permettre de remarquer rapidement un changement et donc de prévenir un arrêt de transit. N’hésitez pas aussi à prévoir l’achat d’un probiotique pour rongeurs pour en avoir à disposition en cas de petits soucis digestifs. Attention toutefois, ils ne sont qu’une aide en attendant une visite vétérinaire si le problème dure plus de quelques heures.
Des griffes trop longues peuvent devenir gênantes ou risquer de blesser l’animal, il faut donc les couper régulièrement, au moins une fois par mois, à l’aide d’un coupe-griffes pour chat par exemple. Coupez seulement quelques millimètres en faisant attention de ne pas couper trop près de la veine qui irrigue la pulpe de la griffe.
Chez les mâles non castrés, il est recommandé de nettoyer régulièrement le sac périanal, pour éviter une accumulation de dépôts pouvant entraîner une infection (et à terme une septicémie). Pour ce faire, utilisez un mouchoir en papier ou une compresse humide, écartez les testicules et nettoyez délicatement les saletés accumulées.
Les soins vétérinaires :
Une visite annuelle chez le vétérinaire est conseillée pour s’assurer de la bonne santé de votre petit compagnon. Il contrôlera notamment la bonne usure de ses dents, ses oreilles et sa respiration.
Il est recommandé de vermifuger son cochon d’Inde et de le traiter contre les parasites externes régulièrement, surtout s’il sort en extérieur.
Problèmes de santé courants :
Diarrhée : Maladie fréquente chez le cochon d’Inde qui peut avoir de nombreuses causes mais qui doit être prise très au sérieux. Une visite de contrôle urgente chez le vétérinaire est nécessaire. En attendant, donnez uniquement du foin, de l’eau et de la vitamine C à votre cochon d’Inde.
Pododermatite : Il s’agit d’une inflammation du dessous des pattes très fréquente qui peut aller jusqu’à l’infection et la nécrose des tissus. Elle peut être liée à un surpoids, à une litière trop humide ou à un sol trop dur. Les talons sont nus, rougis et peuvent même saigner. Il faut prévoir un traitement sinon la maladie peut progresser et toucher les tendons. En plus de traiter les symptomes, il faudra déterminer la cause de la pododermatite et l’éliminer (augmentation de l’activité, utilisation de tapis drainants, …).
Ballonnements : Des gaz se forment dans l’intestin entraînant douleur et refus alimentaire.,Il faut absolument emmener votre cochon d’Inde chez le vétérinaire qui vous prescrira un antispasmodique.
Maladies du système respiratoire : Eternuements, écoulement nasal dûs à une exposition aux courants d’air, chacun de ces symptomes nécessite de consulter rapidement un vétérinaire..
Malocclusion dentaire : Poussée anormale des dents qui gêne le cobaye quand il mange. Elle peut causer une salivation excessive, des douleurs conduisant l’animal à cesser de s’alimenter et de graves blessures à la langue et aux joues. Un limage ou une coupe dentaire réalisés par un vétérinaire pourront améliorer les choses au moins temporairement. Il est parfois nécessaire de faire des limages réguliers, c’est le cas par exemple quand la consommation de foin n’est pas suffisante.
Gale, teigne : Maladies dermathologiques. Seul un prélèvement permet de déterminer avec certitude l’une ou l’autre des pathologies et donc d’adapter le traitement.
Dans tous les cas, si vous avez le moindre doute, il est nécessaire de consulter un vétérinaire.
Ce qu’il faut savoir avant d’adopter
Relation avec l’homme :
Si on prend le temps d’apprivoiser son cochon d’Inde, il deviendra, dans la plupart des cas, un petit compagnon très affectueux, qui reconnaît son maître quand il rentre ou qui réclame ses légumes ou des caresses. Lorsque son caractère s’y prête, il peut aussi être un compagnon adapté pour un enfant, à condition que celui-ci soit sous la responsabilité d’un adulte.
Le cochon d’Inde est un petit animal très gourmand, il s’attache donc facilement à celui qui le nourrit tous les jours. Pour qu’il ne prenne pas trop de poids, il est nécessaire de le laisser courir en dehors de sa cage sous surveillance et dans un environnement sécurisé (protection des fils électriques, mise en hauteur des plantes vertes, …).
Le cochon d’Inde est un animal très expressif qui module ses cris pour se faire comprendre. Un roucoulement guttural lui sert à exprimer son contentement, mais c’est aussi un code social d’affirmation de la dominance chez les mâles ou un prélude à l’accouplement. Selon le contexte, des couinements aigus peuvent être des cris de contentement, d’alerte ou peuvent même servir à réclamer les légumes du matin lorsque le cobaye entend la porte du réfrigérateur s’ouvrir ! Lorsqu’il se déplace, un cobaye heureux et confiant émet de petits bruits graves martelés au rythme de ses pas. Enfin, un cobaye peut entrechoquer ses dents, pour manifester son énervement face à un congénère trop envahissant par exemple.
Budget :
Les habitats pour cochons d’inde, qu’il s’agisse de cage, d’enclos ou de cavy cage sont plutôt bon marché : il faut compter entre 50 et 100 euros pour l’installation de deux cochons d’inde.
Le budget d’entretien est lui plutôt élevé. Les cochons d’inde ont besoin de verdure quotidienne, de foin en grande quantité ainsi que d’une supplémentation en vitamine C. Il faut compter un budget mensuel d’environ 40 euros par cochon d’inde et prévoir une réserve pour les visites vétérinaires éventuelles.